Réforme PACES, suppression du numerus clausus, Portail Santé, difficile de s’en sortir face à tant d’annonces, parfois contradictoires. Aujourd’hui nous faisons le point sur les réformes des études de médecine telles quelles sont décrites en septembre 2019. L’objectif de Premed : avoir une idée plus claire de ce que le concours attendra de vous à la rentrée 2020. Allons-y !
Qu’est-ce que la réforme PACES ?
La réforme PACES, initialement annoncée par le président Emmanuel Macron lors de sa campagne, vise à réformer la première année de médecine (et plus largement le cursus entier). Par la suppression du numerus clausus, la création de licence à mineur santé et d’un Portail Santé, la réforme veut changer le mode de sélection des futurs médecins.
Avant la réforme de la PACES, un bref état des lieux.
Afin de comprendre les tenants et aboutissants de la réforme PACES, nous nous devons de comprendre le fonctionnement du système en place. Celui-ci servant évidemment de base aux réformes. Faisons le point rapidement.
Mieux comprendre la PACES.
L’historique de la première année.
Depuis la création des études médicales en France, celles-ci ne cessent de subir des réformes. Dans l’objectif global et ambitieux de mieux sélectionner les étudiants en santé, le PCEM 1, la PACES et bientôt le Portail Santé s’enchaînent. On parle même déjà de faire disparaître le Portail Santé d’ici quelques années !
- Le PCEM 1 : créé dans l’objectif de réunir la sélection des filières médecine, dentaire, maïeutique et pharmacie, c’est le premier concours de médecine tel qu’on le connaît. Le concours sous forme rédactionnelle était pourtant critiqué à l’époque (malgré que l’on veuille aujourd’hui rétablir une sélection sous cette même forme).
- La PACES : Afin de simplifier – et faire baisser le coût de – la première année, en 2010, Valérie Pécresse réforma le PCEM 1 pour créer la PACES (première année commune aux études de santé). Imposant en autre une trame de programme commune aux différentes universités de médecine, la plus grande nouveauté repose sur l’instauration de QCMs. Très discriminant, le concours sous forme de QCMs permet de faire une sélection parfaitement équitable entre les candidats.
À noter : déjà lors de la première réforme PACES, la création de passerelles étaient au coeur des débats, sujet tout aussi important aujourd’hui.
La PACES en deux chiffres.
- Chaque année 60 000 candidats se présentent au concours PACES, seuls 13 000 réussiront à accéder en deuxième année. Soit 47 000 candidats en échec.
- À l’issue de leur année de Terminale, 10% des étudiants inscrits à l’université choisissent la PACES, seuls 21% d’entres eux réussiront, soit 2,1% des étudiants inscrits à la fac.
Une rapide explication du fonctionnement du concours PACES.
Qui peut s’inscrire en PACES ?
Le concours PACES est accessible à tout étudiant titulaire d’un baccalauréat. Dans les faits, seuls les étudiants possédant un baccalauréat série S possèdent de réelles chances de réussite au concours. En effet 99,99% des admis possèdent un BAC S. L’admission en PACES se fait actuellement par la plateforme Parcoursup.
Comment fonctionne la PACES ?
Organisé en deux semestres indépendants, le concours PACES est sanctionné par deux sessions d’épreuves. Le programme de la PACES est propre à chaque faculté, bien qu’une trame existe (pouvant être suivie ou non). Les cours de PACES doivent s’insérer dans ces différentes Unités d’Enseignement :
- UE 1 : Atomes – Biomolécules – Génome – Bioénergétique – Métabolisme
- UE 2 : La cellule et les tissus
- UE 3 :Organisation des appareils et systèmes (1) – Bases physiques des méthodes d’exploration – Aspects fonctionnels
- UE 4 : Évaluation des méthodes d’analyses appliquées aux sciences de la vie et de la santé
- UE 5 : Organisation des appareils et systèmes (2) Aspects morphologiques et fonctionnels
- UE 6 : Initiation à la Connaissance du Médicament
- UE 7 : Santé, Société, Humanité (SSH)
- UE spécifiques médecine, dentaire, maïeutique, kiné
Quelles sont les difficultés de la PACES ?
Pour comprendre le fonctionnement du concours de médecine, il est essentiel d’aborder ses difficultés.
- Les candidats sortants du baccalauréat ne possèdent bien souvent pas le niveau nécessaire à un démarrage efficace à la rentrée.
- Le programme, extrêmement dense ne permet pas une acquisition efficace des connaissances, révisions et bachotage sont les deux règles du travail en PACES.
- D’une durée très courte (3 mois pour le Semestre 1, 4 mois et demi pour le S2), le concours ne laisse aucun répit ou temps d’adaptation aux candidats.
- Il ne s’agit pas d’acquérir des connaissances en PACES mais bien de se classer à un concours, l’intérêt pédagogique est extrêmement réduit et cette année d’étude ne sert finalement plus qu’à être une année de sélection.
- Le numerus clausus, sanction ultime en PACES peut vous faire réussir, ou échouer, à un QCM près.
Quelles sont les modalités de sélection de la PACES ?
Avec un concours sous forme de QCMs (une épreuve rédactionnelle minime existe néanmoins), le concours de médecine discrimine facilement les candidats. Le classement se fait en prenant la moyenne des notes obtenus dans les différentes UE, pondérée par des coefficients spécifiques pour chaque filière. En fonction de son classement et du numerus clausus, les étudiants peuvent – ou non – accéder à la filière de leur choix comme le DFGSM 2.
Qu’est-ce que le numerus clausus ?
Le numerus clausus a été créé en 1971 à la suite des événements de mai 68. Son objectif est simple : limiter le nombre de professionnels de santé. C’est ce que l’on appelle une profession réglementée, à droit d’accès limité. De même les études de médecine ne peuvent être suivi qu’à l’université.
Pourquoi un numerus clausus ?
Bien que les raisons soient nombreuses, la principale est économique. En France les dépenses de santé sont (en partie) remboursée. Il faut donc contrôler ces dépenses pour assurer la pérennité du système. Limiter le nombre de praticiens permet donc de limiter les dépenses.
De façon caricaturale, moins il y a de médecins, moins il y a d’ordonnances et donc moins les dépenses sont élevées.
Pour autant, il faut bien permettre l’accès aux soins pour tous, et donc former un nombre de professionnels suffisants. C’est l’échec le plus important du numerus clausus jusqu’ici. Celui-ci, trop faible au début a créé une pénurie de médecins en France.
Le numerus clausus existe-t-il ailleurs qu’en France ?
Partout en Europe, les professions médicales sont réglementées. Même si le numerus clausus tel qu’on le connait n’est qu’une tradition française, la sélection en première année est aussi rude chez nos voisins.
Quelles sont les voies d’accès actuelles en deuxième année ?
La PACES est aujourd’hui considérée comme la « voie royale » d’accès aux deuxièmes années des études médicales. Pourtant des passerelles existent déjà.
- Les filières paramédicales : bien connues en PACES, les « parameds » bénéficient d’un numerus clausus distinct. En obtenant une moyenne supérieure à 10 au concours PACES, ceux-ci peuvent accéder à la deuxième année. Un nombre de places maximum est néanmoins fixé.
- Les passerelles Licence : tout étudiant en L2 ou L3 (voire master) peut sur demande être éligible à une entrée en deuxième année de santé. La sélection est néanmoins drastique. En plus des compétences universitaires exigées (admission sur résultats en licence), un oral (voire un écrit) de motivation/projet professionnel existe. Un faible nombre de candidats est finalement retenu actuellement.
- Les passerelles en Santé : À l’issu de la PACES, un candidat peut n’avoir été reçu qu’uniquement dans une filière qu’il ne souhaitait pas. Il pourra candidater à une passerelle dans la filière de son choix à l’issu de la 3ème et/ou 4ème année. Si accepté, ce passage se fera en deuxième année.
- Le droit au remord : Un étudiant en santé peut (s’il était aussi accepté dans cette filière) exercer son droit au remord et changer de filière médicale.
Les expérimentations en PACES : l’alterPACES, Pluripass et la PACES One.
Pourquoi des expérimentations avant la réforme PACES ?
Depuis 2013, des expérimentations sont menées pour trouver un nouveau paradigme pour la PACES. Inégaux en France et d’apparitions progressives, celles-ci n’auront pas encore données tous leurs résultats avant la réforme de la PACES. Ces expérimentations servent néanmoins de base fondamentale à la création du Portail Santé, les comprendre est donc clé pour aborder cette réforme.
Pourquoi interdire le redoublement en PACES ?
Sujet à de vives critiques, le redoublement est progressivement supprimé (notamment dans les facultés d’Ile de France). En effet, entre 60 et 70% des candidats admis en deuxième année étaient des doublants et chaque année, environ 30% des doublants échouaient pour la deuxième fois en PACES. La perte de temps étaient donc énorme pour ces candidats qui, sans redoublement auraient réussi en un an, ou n’auraient pas perdu deux ans d’études.
Pourquoi une réforme de la PACES ?
Comprendre le pourquoi de la réforme permet déjà de voir se dessiner les grandes lignes du nouveau système qui sera mis en place.
Quelles sont les critiques sur la PACES ?
Nombreuses et anciennes les critiques sur la PACES n’ont jamais cessées. Vue comme une année sans intérêt pédagogique par certains ou comme une année « injuste et inefficace » par Emmanuel Macron, la PACES a toujours été entourée de vives polémiques. Voici donc les principales critiques sur la première année de médecine :
- Le tout QCM, évaluant uniquement sur des connaissances scientifiques ne permet pas une évaluation des candidats sur d’autres critères qu’académiques. Ils ne permettent pas non plus de sélectionner ceux qui feront de « bons médecins » – sujet à vastes débats.
- La première année n’est pas là pour former les étudiants mais pour les sélectionner, ne créant pas de réelle valeur chez les futurs professionnels.
- Le taux d’échec, bien que voulu et imposé par le numerus clausus en place créé un coût humain démesuré et une frustration importante chez les recalés.
- L’absence de diversité des profils, engendré par une quasi-obligation d’avoir obtenu un BAC S et d’avoir un « profil scientifique » ne permet pas de créer de grande richesse dans la profession et ainsi répondre aux enjeux de demain.
Que doit changer la réforme PACES ?
Bien que le Portail Santé ne soit pas encore officiellement décrit, les grandes lignes de la réforme sont néanmoins définies. Elles sont pour la plupart en lien avec les défaillances de la PACES :
- Suppression du numerus clausus, ou plutôt sa transformation.
- Suppression de la première année de médecine comme « voie royale ».
- Diversification des profils des étudiants.
- Modification du mode de sélection, par des QCM, des épreuves écrites et orales.
- Réelle orientation des étudiants au cours de leur première année.
Ainsi, le gouvernement souhaite par cette réforme de la PACES créer un modèle viable, égalitaire et valorisant pour l’étudiant. En somme, ne pas reconstruire une machine à sélectionner mais à orienter.
Supprimer le numerus clausus, ou plutôt le transformer.
Le président Emmanuel Macron l’a annoncé en septembre 2018, le numerus clausus a été supprimé. Le vote au Sénat ayant déjà eu lieu. Clara Bonnavion, présidente de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine français) parle elle de la création d’un numerus apertus.
Que signifie numerus apertus ?
Littéralement « nombre ouvert » la notion de numerus apertus signifie qu’un nombre invariable ne sera pas donné aux universités comme taux de réussite. À la place, une concertation entre les facultés et les ARS (Agence Régionale de Santé) se fera pour définir une fourchette, correspondant aux besoins régionaux en professionnels de santé. Les capacités de formation des universités seront également prises en compte pour garantir la qualité de formation des étudiants.
Pourquoi le numerus apertus fait sens ?
Pour une erreur à un QCM vous pouvez être recalé au concours. Il y a-t-il pour autant une vraie différence entre le dernier admis et le premier recalé en PACES ? (Non.) Le concours actuel est profondément injuste en ce sens. Créer une fourchette permet de s’affranchir de cette limite du numerus clausus.
Il y aura bien un premier recalé mais celui-ci le sera pour de « vraies » raisons, notamment sur l’oral final.
La concertation entre facultés et ARS permet de former un nombre justifié de professionnels au regard des besoins de la population en soins. La fourchette minimale semble donc être donnée par l’ARS, la fourchette maximale par les facultés qui ne souhaitent pas dégrader leur formation (notamment l’accès aux terrains de stages).
À noter : le nombre d’admis ne sera pas drastiquement augmenté. Si une légère augmentation a eu lieu en 2019, c’est en lien avec la suppression du redoublement et la création temporaire de deux numerus clausus (pour les primants et pour les doublants). Agnès Buzyn, ministre de la Santé l’a rappelé, la sélection en médecine sera toujours aussi drastique (et Agnès Buzyn, elle même médecin, la connaît).
Quand la réforme de la première année sera-t-elle mise en vigueur ?
D’après le calendrier officiel, la réforme de la PACES doit être mise en place à la rentrée 2020-2021. Même si les projets de lois ont pris du retard, il semble peut probable que celle-ci soit retardée. Seul la suppression du numerus clausus est votée par le Sénat à l’heure actuelle mais les lois concernant le Portail Santé ne sauraient tarder trop, les universités ayant besoin d’un temps de préparation.
Portail Santé, la première année de demain ?
Qu’est-ce que les filières MMOP ?
Les filières MMOP pour Médecine, Maïeutique, Odontologie et Pharmacie n’ont rien de nouvelles. Il s’agit simplement d’une nouvelle appellation des filières médicales pour la réforme PACES. En terme de formation en première année, cela signifie une plus grande cohérence des programmes ainsi qu’une meilleure connaissance interprofessionnelle. L’accès aux filières MMOP lui change avec à la fois le Portail Santé mais aussi les Licences à mineur santé.
Quels sont les grands principes du Portail Santé ?
Comment être admis au Portail Santé ?
Les conditions d’admission au Portail Santé ne seront pas changées par rapport à la PACES. Il faut être titulaire d’un baccalauréat et faire une demande d’admission par la plateforme Parcoursup. Une lettre de motivation pourra être demandé comme aujourd’hui en PACES. En revanche il est aussi possible de s’inscrire à une des licences à mineur santé. Cette alternative n’est en revanche pas recommandé à un étudiant sûr de s’engager dans les études médicales.
À noter : conformément au principe de non-sélection à l’entrée à l’université, les lycéens ne seront pas sélectionnés pour rentrer en PACES. Seul le choix de la faculté en Ile de France pourrait se faire sur la base du dossier scolaire et la motivation de l’étudiant (lettre de motivation).
Le gouvernement souhaite par ces deux voies d’accès aux filières MMOP ne pas recréer de « voie royale », même s’il semble actuellement peu probable qu’un étudiant souhaitant faire médecine s’oriente vers une Licence à mineur santé.
Quel est le déroulement du Portail Santé ?
D’après les informations données par les groupes de concertation sur la réforme PACES ainsi que le rapport de l’ANEMF, les modalités du concours devraient finalement peu changer.
Le Portail Santé fonctionnerait en deux semestres toujours indépendants et reprendrait en grande partie le programme des cours de PACES. La présence d’un oral et de matières rédactionnelles devraient en revanche changer le mode d’évaluation au concours.
Quelles sont les débouchés du Portail Santé ?
Le Portail Santé sera donc une de nouvelles voies d’accès aux filières MMOP et aux professions médicales. En revanche, en fonction des partenariats existants entre faculté de médecine et écoles paramédicales (ergothérapie, podologie,…) le Portail Santé permettra surement – comme la PACES – l’accès à d’autres filières. De même l’accès à la filière kinésithérapie n’a pas encore été abordé, actuellement accessible par la PACES et STAPS uniquement.
Quel programme pour le Portail Santé ?
Dans cette partie nous reprenons le rapport de l’ANEMF et plus particulièrement sa contribution sur les modalités pédagogiques.
Celle-ci préconise la création d’un « Coeur Santé » présent à la fois dans le Portail Santé mais aussi dans les mineurs santé. Ce programme serait découpé en 3 parties appelées « bloc de compétence » :
- Compétences essentielles en sciences fondamentales (correspondant globalement au programme des cours PACES)
- Compétences essentielles en sciences humaines (correspondant à la SSH – UE 7)
- Culture commune de la santé (nouveauté du programme du Portail Santé)
Compétences essentielles en sciences fondamentales
L’ANEMF préconise la présence des matières suivantes :
- Cytologie, biologie cellulaire : l’étude de la cellule et de ses interactions.
- Histologie : l’étude des tissus constituants le vivant.
- Développement humain : de la création des gamètes à la vie embryonnaire en passant par les cellules souches et l’embryogenèse.
- Biochimie : l’étude des interactions chimiques du vivant ainsi que le métabolisme.
- Biophysique : comprendre les mécanismes physiques d’échange du corps humain.
- Anatomie : connaitre les principaux systèmes anatomiques du corps humain.
- Pharmacologie : l’étude du médicament, de sa création, son action et son métabolisme.
- Statistiques : savoir appréhender une étude médicale et connaitre les bases biostatistiques nécessaires à son analyse.
Compétences essentielles en sciences humaines :
- Santé, société, humanité : déjà présente dans les cours de PACES, il s’agit d’aborder la psychologie, la sociologie.
- Éthique médicale : nécessaire à l’approche des métiers de santé.
- Déontologie médicale : connaitre les principes fondateurs des métiers de la santé.
- Histoire médicale : l’histoire des métiers de santé et leurs évolutions.
- Sujets de réflexion : comprendre les enjeux sociétaux à venir dans les sciences médicales.
Culture commune de la santé :
Il s’agit de comprendre le système de santé, les rôles des différents professionnels ainsi que leur évolution future.
- Santé publique : comprendre le système de santé et ses enjeux.
- Initiation à la lecture scientifique : nécessaire à un apprentissage continu, comprendre la méthodologie nécessaire à la compréhension d’un article scientifique.
- Système de santé : comprendre les instances de santé et les acteurs du systèmes de soin.
Des enseignements supplémentaires demandés par l’ANEMF.
Dans sa contribution, l’ANEMF demande également à ce que d’autres thèmes soit abordés notamment :
- L’orientation : avec l’organisation de temps d’orientation pour l’étudiant afin de découvrir les différentes filières du Portail Santé.
- La mineure X : choisie par l’étudiant elle permettrait de faciliter la suite des études des candidats en échec à l’issu du concours.
- Des enseignements de Santé : en lien avec les filières du concours.
Nous ne développerons pas ici plus ces enseignements car leurs complexités organisationnelles ne permettent pas à l’heure actuelle de prédire si ils seront effectivement présents à l’issu de la réforme PACES.
Quel sera le mode de sélection du Portail Santé ?
Quel est le taux de réussite du Portail Santé ?
Variable en fonction du numerus apertus, il est actuellement défini qu’entre 50 et 60% des places soient réservées au Portail Santé. Libre alors aux universités de choisir leur répartition entre Portail Santé et Licence à mineur santé. Celles-ci pourront alors privilégier le Portail Santé ou la Licence à mineur santé en fonction de leur capacités d’accueil.
Quel est le mode d’évaluation du Portail Santé ?
D’après les demandes des différents intervenants – gouvernement, universités et ANEMF -, l’évaluation en Portail Santé sera double voire triple :
- QCM
- Épreuves rédactionnelles
- Épreuves orales (pour certains candidats)
Le déroulé serait alors le suivant :
Dans un premier temps les étudiants passeront un concours au premier semestre, composé d’épreuves sous forme de QCM et de parties rédactionnelles. La partie QCM ne devrait alors pas excéder 60% du concours.
Une orientation serait faite aux résultats du premier semestre.
Puis, à la fin du deuxième semestre, le concours toujours sous forme de QCM et de parties rédactionnelles se tiendra.
À la suite du classement général, moyenne pondérée des deux semestres, trois cas de figures sont possibles :
- L’étudiant est classé parmi les « grands admissibles » il est donc admis en deuxième année de la filière (disponible) de son choix.
- L’étudiant est classé parmi les « admissibles », il doit passer des épreuves supplémentaires, orales.
- L’étudiant est non classé, il doit alors se ré-orienter, en Licence à mineur santé ou non. Le redoublement est lui bien interdit.
Le seuil entre « grands admissibles » et « admissibles » n’est lui par encore défini, néanmoins il semblerait que 70% du numerus apertus réservé au Portail Santé soit probable.
De la même façon, le nombre d’étudiants devant passer les épreuves orales n’est pas fixé, mais il semble raisonnable de penser que pour une place il y aura deux candidats, soit 2 fois le numerus apertus réservé aux « admissibles ».
Pourquoi un oral pour le Portail Santé ?
L’oral en Portail Santé fait sens pour sélectionner les étudiants proches du numerus apertus. Celui-ci devrait évaluer la motivation et les qualités humaines des candidats. L’ANEMF est contre ces deux formes d’évaluation considérant que le choix des étudiants de s’engager dans des études aussi compliquées montre leur motivation et que les qualités humaines s’apprennent en stage à l’hôpital dont c’est l’un des principaux atouts.
En revanche, le Numerus Apertus laisse aux évaluateurs la possibilité de sélectionner ou non un candidat alors qu’il resterait des places disponibles. C’est à dire que la fourchette haute du numerus apertus pourrait ne pas être atteinte, il semble justifié qu’un oral soit fait pour prendre une telle décision.
Le Portail Santé, une sélection vraiment plus souple ?
Oui, le Portail Santé permet d’évaluer et sélectionner les candidats autrement, de laisser la possibilité aux universités de prendre plus de candidats (dans une certaine mesure) et d’admettre un candidat sur d’autres critères que ceux habituels. Pour autant le nombre d’admis ne sera pas augmenté, comme rappelé de nombreuses fois par les décisionnaires. Le numerus apertus ne signifie donc pas dérégulation des professions de santé mais souplesse dans la sélection des futurs professionnels.
Que faire en cas d’échec au Portail Santé ?
L’absence de redoublement impose aux étudiants en échec au concours de se réorienter. Deux solutions s’offrent alors :
- La Licence à mineur santé : poursuivie directement en L2 si le candidat avait une moyenne supérieure à 10 au Portail Santé, elle permettra à la fin de la L2 ou de la L3 l’accès aux filières MMOP (après sélection).
- Quitter le « circuit santé » : et accéder à n’importe quelle formation de son choix (sous réserve d’admissibilité) par Parcoursup. De même la réorientation se fera en L1 ou L2 en fonction des résultats au Portail Santé.
La Licence à mineur santé est-elle la voie alternative au Portail Santé ?
Version simple :
Officiellement : oui.
De façon pratique : non. Un étudiant de Terminale souhaitant faire médecine/maïeutique/dentaire/pharmacie (kiné) ne devrait pas aller en Licence à mineur santé mais en Portail Santé.
Maintenant rentrons dans le détail.
Comment rentrer en Licence à mineur santé ?
L’entrée en Licence à mineur santé peut se faire de deux façons :
- À la sortie du baccalauréat par Parcoursup, l’étudiant choisi de s’orienter vers la Licence à mineur santé de son choix (en fonction des disponibilités dans les facultés)
- Suite à un échec au Portail Santé, un étudiant peut se réorienter vers une Licence à mineur santé, en L1 ou en L2 en fonction de ses résultats universitaires.
Que sont les licences à mineur santé ?
Les Licences à mineur santé sont des licences « classiques » décomposées en L1, L2 et L3. Il s’agit de licences à majeurs diverses auquel s’ajoute une mineur santé, correspondant à un programme commun au Portail Santé. Ces licences peuvent être variées telles que :
- Licence de mathématiques
- Licence physique
- Licence de biologie
- Licence de philosophie
- …
À noter : toutes les universités ne proposeront pas toutes les licences, en revanche il est demandé par l’ANEMF qu’au moins 2 formations différentes soient présentes dans chaque faculté.
Quel programme pour les licences à mineur santé ?
Le programme des Licences à mineur santé devra regrouper le programme de la majeur de l’étudiant (mathématique, biologie,…) ainsi que celui de la mineur santé. Le contenu de la mineur devrait correspondre au programme du « coeur santé » du Portail Santé, soit :
- Compétences essentielles en sciences fondamentales
- Compétences essentielles en sciences humaines
- Culture commune de la santé
Ce programme devra s’adapter à chaque cursus avec éventuellement des regroupements à faire.
Quelle sélection pour les licences à mineur santé ?
La sélection pour les licences à mineur santé semble elle plus complexe. En effet voici quelques détails :
- Chaque université devra proposer au moins deux cursus licence, dont aucune ne devra représenter plus de 80% des candidats.
- Au moins 30% des admissibles devront provenir de L2.
- Chaque licence ne devra pas représenter plus de 56% des admis.
- Au maximum, 70% des candidats proviendront de L1.
La sélection se fera elle en 3 temps avec :
- Une phase de pré-admissibilité
- Une phase d’admissibilité
- Une phase d’admission
À noter : En théorie, des candidats pourraient être recalés dès la phase d’admissibilité car il y aurait trop de candidats de L1 ou car il y aurait trop d’étudiants de leur filière à postuler.
Qu’est-ce que la phase de pré-admissibilité des licences à mineur santé ?
Tout étudiant devra déposer son dossier de candidature au cours de son année de licence, il ne dispose que de deux candidatures. Celui-ci devra avoir validé 60 ECTS dans l’année (sauf s’il en possède déjà plus de 120), ce qui correspond à une validation de son année de licence. Le « coeur santé » devra être validé, mais il ne devrait pas être pris en compte dans l’admission selon l’ANEMF.
Qu’est-ce que la phase d’admissibilité des licences à mineur santé ?
La phase d’admissibilité correspond à l’étude des dossiers universitaires des candidats. Son but est de limiter le nombre d’étudiants en phase d’admission. Seront prises en compte uniquement les notes de la majeur de l’étudiant (la mineur santé ne sera donc que validante mais non classante). Le nombre d’étudiants à l’issu de la phase d’admissibilité sera d’environ 150% du NA réservé aux licences à mineur santé.
Qu’est-ce que la phase d’admission des licences à mineur santé ?
Pour sélectionner les étudiants retenus à l’issu de la phase d’admissibilité, ils passeront des épreuves écrites et orales (en fonction des candidats). Les épreuves rédactionnelles représenteront au moins 50% des épreuves écrites. L’ANEMF identifie 5 grands axes :
- L’analyse critique
- La capacité de résolution
- La capacité d’adaptation et gestion du stress
- La capacité de synthèse
- La capacité de hiérarchisation
À l’issu de ces épreuves écrites, un nombre d’étudiants correspondant à 30% du NA se verra réserver le statut de « grand admissible ». Ils ne passeront pas les épreuves orales et seront donc directement admis dans les filières MMOP(K).
Les 120% du NA restants passeront des épreuves orales, dont les jurys seront des professionnels de la filière demandée ainsi que des enseignants extérieurs à l’université.
À la suite de ces oraux, les 70% des places du NA restantes se verront attribuées aux meilleurs étudiants.
Pour qui sont faites les licences à mineur santé ?
Comme nous l’avons déjà évoqué, les licences à mineur santé s’adressent aux étudiants n’étant pas sûrs de leur orientation. En effet il sera très probable que des étudiants ne souhaitant pas initialement poursuivre des études médicales choisissent la mineur santé en L2 ou L3 et parviennent à se classer avant un étudiant sûr de lui.
De plus avec 40% du NA global (Portail Santé + Licence à mineur santé) et plus de candidats, la sélection ne sera que plus forte.
Comment réussir médecine malgré cette réforme de la PACES ?
Dans le contexte d’incertitude qu’impose cette réforme PACES, réussir est possible, mais il faut partir bien armé.
S’informer sur le Portail Santé et la réforme PACES.
Pour gagner, il faut connaitre les règles de jeux. Connaître parfaitement la réforme de la première année est indispensable pour ne pas partir avec un handicap majeur. Suivez l’actualité, abonnez-vous à notre newsletter si vous le souhaitez, interrogez nos coachs, mais ne restez surtout pas dans l’inconnu.
Avoir des bases de Première et Terminale solides.
Tout comme en PACES, être un bon lycéen ne fera pas la différence en Portail Santé mais saura vous assurer de ne pas avoir de retard. Avoir des bases solides en physique, chimie, biologie et statistiques saura vous rendre des services en première année. N’hésitez pas à consulter notre article sur les cours de médecine disponibles en Terminale pour avoir une base de départ.
Comment anticiper le programme du Portail Santé ?
Conformément à toutes les annonces, le programme du Portail Santé ne saurait que peu changer par rapport à celui de la PACES. Anticiper le programme du Portail Santé est donc faisable, c’est même indispensable !
N’oubliez pas. Bien qu’il soit tentant « d’attendre et de voir », vous ne pourrez pas redoubler et un faux départ à la rentrée en Portail Santé vous sera fatal. Travailler l’année de Terminale et anticiper la première année de médecine demande travail et rigueur.
Néanmoins le baccalauréat n’est pas une fin en soi. Vous ne souhaitez pas obtenir le bac mais être médecin, dentiste, sage-femme, pharmacien ou kinésithérapeute. Travaillez donc en conséquence et ne ratez pas l’opportunité d’exceller au Portail Santé. À vous de jouer !