Devenir sage-femme.
Être sage-femme : accompagner la femme enceinte
Les sages-femmes sont les spécialistes des femmes enceintes de l’adolescence à la ménopause. Leur domaine d’intervention s’arrête en cas de diagnostic pathologique : la maïeuticienne ou le maïeuticien oriente alors la patiente vers un gynécologue ou un obstétricien.
Le métier de sage-femme avant l’accouchement
Avant l’accouchement, le/la maïeuticien.ne réalise le diagnostic, la déclaration et les consultations de suivi de la grossesse si la femme enceinte est en bonne santé. Il ou elle peut aussi assurer les cours de préparation à l’accouchement.
Le métier de sage-femme pendant l’accouchement
Pendant l’accouchement, le/la maïeuticien.ne peut pratiquer les épisiotomies et les sutures du périnée. Il ou elle surveille le travail et pratique les accouchements dits eutociques, c’est-à-dire les mises au monde se déroulant normalement et ne nécessitant pas de manœuvres instrumentales.
Le métier de sage-femme après l’accouchement
Après l’accouchement, le/la maïeuticien.ne assure la surveillance de la mère et de son bébé jusqu’au 7e jour de vie. Il ou elle délivre des conseils à la maman liés, par exemple, à l’allaitement et aux soins, et assure la consultation post-natale.
L’emploi de sage-femme, c’est aussi pour les hommes
Attention : l’expression « sage-femme » signifie « qui a la connaissance, l’expérience de la femme ». Le terme « femme » fait donc référence à la femme enceinte, et non au sexe de la personne exerçant le métier. Depuis les années 1980, la profession est ouverte aux hommes, bien que ces derniers y demeurent minoritaires : ils représentent à l’heure actuelle moins de 3 % du corps de métier.
Le parcours d’études pour devenir sage-femme
Le métier de maïeuticien(ne) communément appelé sage-femme (en référence à la femme enceinte et non à la personne pratiquant ce métier) consiste principalement dans le suivi des femmes enceintes, un accompagnement durant leur grossesse. Il ou elle va suivre ces femmes du diagnostic de grossesse jusqu’à l’accouchement mais également en post-accouchement avec le suivi de la mère et de l’enfant. La sage-femme peut également se charger d’un suivi gynécologique notamment en rapport avec la contraception.
Mais alors comment devenir sage-femme ? Nous allons voir la formation nécessaire pour accéder à ce métier.
La première année PASS ou LAS
L’accès à la formation des études de maieutique est conditionné à la réussite de la première année, qu’il s’agisse d’un PASS ou d’une LAS. Cette filière sélective vise à sélectionner et répartir les étudiants entre les différentes formations de santé.
La 2e et 3e année : DFGSMa2 et DFGSMa3
Les deux premières années des études de sage-femme se concentre surtout sur un apprentissage théorique avec des matières véritablement propre à la maïeutique.
Ces années seront donc l’occasion de découvrir les enseignements suivants :
- Obstétrique
- Embryologie
- Anatomie
- Néonatologie
- Pédiatrie
- Physiologie
- Microbiologie
- Virologie
- Histologie
- Pharmacologie
- Sciences humaines et sociales (économie, management, droit)
En plus de cela, les étudiants suivront des cours d’anglais médical.
Enfin en plus de ces enseignements théoriques, les étudiants auront l’occasion de découvrir le métier à travers des stages de courte durée. Ces stages seront consacrés au suivi prénatal (pendant la grossesse), au suivi pernatal (l’accouchement) et au suivi post-natal.
Après avoir validé ses 6 semestres (PASS ou LAS incluse) l’étudiant obtiendra le Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutiques (DFGSMa) reconnu au niveau Licence.
La 4e et 5e année : DFASMa1 et DFASMa2
Durant ce second cycle, les enseignements deviennent plus approfondis avec une formation à l’éthique, à la démarche clinique ainsi qu’au diagnostic anténatal …
Ce cycle sera ainsi consacré à l’appréhension du diagnostic et de la pathologie obstétricale, gynécologique et pédiatrique. L’étudiant pourra également suivre des modules sur la contraception, l’échographie, l’AMP (Aide Médicale à la Procréation) …
Mais ces deux années vont surtout être consacrées à la professionnalisation de l’étudiant. Le programme de ces deux années est modulable en fonction des choix professionnels de l’étudiants :
- Exercice en libéral
- Fonction publique hospitalière
- Laboratoire
L’étudiant se retrouvent ainsi de plus en plus en stage pratique, avec 56 semaines de stage au total. Le but final de ces stages étant d’apprendre à pratiquer un accouchement sans complication ainsi qu’à effectuer un bon examen clinique de la mère.
En 5e année les étudiants réaliseront ainsi un stage clinique d’une durée de 6 mois pour définitivement se familiariser avec leur futur métier.
En fin de cycle l’étudiant obtiendra le Diplôme de Formation Générale en Sciences Maïeutiques (DFSMa) reconnu au grade de Master.
De plus, pour obtenir le diplôme d’État (DE) de sage-femme l’étudiant devra valider les enseignements, les stages, le certificat de synthèse clinique et thérapeutique (CSCT)* et soutenir un mémoire.
*Le CSCT peut se présenter sous plusieurs formes :
- Une épreuve clinique auprès d’une femme enceinte, une femme ayant accouchée avec ou non son nouveau-né ou une femme lors d’un suivi gynécologique
- Une épreuve écrite pouvant être associée à l’épreuve clinique
- Une épreuve orale pouvant être associée à l’épreuve clinique
Compléter sa formation
En plus de sa formation de base, l’étudiant peut suivre un diplôme universitaire (DU) relatif à ses choix professionnels :
- DU de sexologie
- DU d’échographie obstétricale
- DU de santé publique
- DU de prise en charge des grossesses à haut risque et recherche clinique
Ces DU peuvent parfois favoriser l’insertion professionnelle.
Les étudiants peuvent également compléter leur formation en parallèle de celle-ci et suivre un master en santé publique, en biologie … Tout cela en vue de s’orienter vers l’enseignement, la recherche ou un poste encadrant. Étant en parallèle de la formation, cela demande un investissement très important.
Combien de temps durent-elles ?
La formation de sage-femme se compose de deux cycles :
- Le cycle DFGSMa comprenant la PACES et les deux premières années de formation
- Le cycle DFASMa comprenant la 4eet 5eannée
Sans compter les potentiels DU, les études de maïeutique durent donc 5 ans.
Dans quels établissements ?
Les études de maïeutique se déroulent dans des écoles spécialisées. La France compte 35 structures de formation de sage-femme (32 en métropole et 3 en outre-mer) :
- École de sages-femmes d’Amiens
- École de sages-femmes de la faculté libre de médecine de Lille
- École de sages-femmes de Lille
- École de sages-femmes de Caen
- École de sages-femmes de Rouen
- École de sages-femmes de Brest
- École de sages-femmes de Rennes
- École de sages-femmes Rene Rouchy d’Angers
- École de sages-femmes de Nantes
- École de sages-femmes de Tours
- École de sages-femmes de Paris Baudelocque
- École de sages-femmes de Saint-Antoine
- École de sages-femmes de Poissy
- École de sages-femmes de Suresnes
- École de sages-femmes de Dijon
- École de sages-femmes de Besançon
- École de sages-femmes de Reims – C.H.U.
- École de sages-femmes de Metz P. Morlanne
- École de sages-femmes de Nancy – Maternité A. Fruhinsholz
- École de sages-femmes de Strasbourg
- École de sages-femmes de Poitiers
- École de sages-femmes de Bordeaux
- École de sages-femmes de Limoges
- École de sages-femmes de Bourg en Bresse
- École de sages-femmes de Lyon
- École de sages-femmes de Clermont-Ferrand
- École de sages-femmes de Grenoble
- École universitaire de maïeutique Marseille Méditerranée
- École de sages-femmes de Nice
- École de sages-femmes de Montpellier
- École de sages-femmes de Nîmes
- École de sages-femmes de Toulouse
- École de sages-femmes de Saint-Denis-De-La-Réunion
- École de sages-femmes de Papeete
- École de sages-femmes de Fort-de-France
La loi prévoit que « la formation initiale des sages-femmes peut être organisée au sein des universités » néanmoins actuellement seule l’école universitaire de maïeutique Marseille Méditerranée est intégrée à l’université Aix-Marseille II.
Ainsi dans la plupart des cas il faut savoir que les étudiants ne poursuivront pas leur cursus dans la faculté dans laquelle ils ont réussi leur PACES. Chaque faculté de médecine a ses propres partenariats avec les écoles de maïeutique.
À qui s’adresse ces études ?
À tout le monde ! Et non pas seulement aux étudiantes. Ce métier est particulièrement fréquenté par les femmes mais quelques braves étudiants s’y risquent et ne le regrettent pas. C’est un métier qui demande souvent une certaine passion, celle d’assister aux premiers instants de la vie.
Ces études s’adressent à des étudiants sérieux et impliqués, notamment pour réussir la première année, la PACES qui est l’une des plus difficiles du cursus. D’autant plus difficile qu’elle n’est que très peu en rapport avec les études finales de maïeutique, excepté pour l’UE spécialisée de maïeutique.
Mais une fois cette année passée, l’étudiant pourra véritablement se consacrer à sa passion, ces études sont en effet très pratiques avec de nombreux stages.
Sage-femme : les formations complémentaires
Le·la maïeuticien·ne peut exercer certaines disciplines sous réserve du respect de certaines conditions de diplôme. Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmesdétaille ces trois grands champs.
L’ostéopathie
Sous réserve d’être titulaire d’un diplôme spécifique ou d’une autorisation, la sage-femme peut pratiquer l’ostéopathie, regroupant les méthodes thérapeutiques manuelles utilisant des techniques de manipulations vertébrales ou musculaires.
L’acupuncture
Le·la maïeuticien·ne peut pratiquer des actes d’acupuncture sous réserve de détenir un diplôme interuniversitaire d’acupuncture obstétricale et de procéder à la validation dudit diplôme par le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes.
La pratique de l’échographie gynécologique et obstétricale
Les sages-femmes ne sont pas dans l’obligation légale de détenir un diplôme complémentaire pour réaliser les échographies systématiques de surveillance ou de dépistage. Leur responsabilité étant toutefois engagée, il est recommandé aux sages-femmes échographistes de disposer d’une formation spécifique adaptée afin de réaliser l’ensemble des échographies gynécologiques et obstétricales.
Quel est le salaire d’une sage-femme ?
La femme sage-femme ou l’homme sage-femme peut exercer en salarié ou en libéral. Ses revenus varieront selon divers facteurs tels que son secteur d’exercice et son ancienneté.
Les sages-femmes dans la fonction publique hospitalière : quels revenus ?
En salariat,les sages-femmes peuvent être territoriales, travailler dans des établissements de santé privés, mais aussi et surtout exercer dans des hôpitaux. En moyenne, le salaire brut d’un praticien hospitalier débutant est compris entre 1 480 € et 1 999 € euros.
Les revenus d’une sage-femme libérale
Les sages-femmes libérales peuvent exercer selon plusieurs modalités, les principales étant :
- l’association simple
- la collaboration libérale
- la Société Civile de Moyens (SCM)
- la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA)
- les maisons de santé
- les Sociétés d’Exercice Libéral (SEL)
Les revenus des sages-femmes en libéral varient mais oscillent autour de 2 300 € en moyenne.