Devenir dentiste.

Sommaire

Comment devenir dentiste après le bac ?

Pour devenir dentiste, il est nécessaire de réussir la première année des études de santé (PASS ou LAS), puis de suivre la totalité du cursus dans une faculté d’Odontologie.

Quelles sont les exigences du métier de dentiste ?

Un métier qui nécessite habilité et sens de la communication

Devenir dentiste exige d’abord d’être habile et de maîtriser tous les outils que la technologie met à sa disposition. Au-delà de ce savoir-faire, le chirurgien-dentiste doit faire montre d’un bon sens de la communication : il doit pouvoir informer et conseiller, mais aussi rassurer, la peur du dentiste étant encore bien ancrée chez de nombreux patients…

Des devoirs à respecter

Exercer un emploi dentaire, c’est aussi s’engager à respecter un strict code de déontologie et à se soumettre à une série de devoirs, listés par l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes. Il s’agit notamment de devoirs :

  • envers les malades
  • en matière de médecine sociale
  • de confraternité

Quelles sont les études pour devenir dentiste ?

Le déroulement des études de chirurgie dentaire

Les études dentaires regroupent enseignements théoriques et pratiques au sein d’un centre hospitalier universitaire. La réussite sont conditionnées à la réussite successive de chaque semestre ainsi qu’à la soutenance d’une thèse d’exercice en fin de cursus.

La première année PASS ou LAS (anciennement PACES)

La première année des études de santé est commune aux différents métiers. Les futurs dentistes devront donc réussir un PASS ou une LAS afin d’accéder à la deuxième année des études d’odontologie. L’accès au métier de dentiste est donc conditionné à l’admission à l’Université ainsi qu’à la réussite d’un parcours spécifique. Un baccalauréat scientifique est fortement recommandé avant d’entamer des études de santé.

La formation initiale de la 2e à la 3e année : le DFGSO

C’est pendant ces premières années que commencent le véritable apprentissage de l’odontologie. Néanmoins, les études vont allier enseignements spécifiques à l’odontologie avec des enseignements fondamentaux relatifs à la santé.

En plus de ces enseignements théoriques, les étudiants pourront suivre des cours de travaux pratiques (TP) afin d’apprendre leurs premiers gestes d’intervention :

  • Pose d’implant dentaire
  • Pose de bridge ou couronne

Les étudiants auront également l’occasion de participer à des stages, néanmoins ceux-ci sont des stages d’observation. Ils permettront à l’étudiant de prendre un premier contact avec leur futur métier et les patients, mais sans, pour le moment, de mise en pratique.

Ces stages s’effectueront dans des structures hospitalières d’odontologie.

À la fin de la 3e année, si l’étudiant a bien validé ses 6 semestres (première année incluse) il se verra accorder le Diplôme de Formation Générale en Sciences Odontologiques (DFGSO) qui est reconnu au niveau Licence.

Les 4e et 5e années : le DFSAO

C’est pendant ce cycle que va commencer la professionnalisation de l’étudiant.

En effet, dès la 4e année, l’étudiant effectuera des stages d’une durée de 20 heures (rémunérées) car c’est au moment de la 4e année que l’étudiant gagne le statut d’externe des hôpitaux en odontologie. Ce seront cette fois des stages de pratique clinique où l’étudiant pourra mettre en pratique ses connaissances acquises en cours et lors des TP et réaliser de véritables soins dentaires.

Ces stages seront effectués en centre de soins ou en CHU et l’étudiant participera donc pleinement aux fonctions hospitalières.

En plus des stages, l’étudiant continuera à recevoir des enseignements. Tout d’abord un tronc commun de connaissances pour apprendre :

  • La communication avec le patient, l’entourage et les autres professionnels de santé
  • À dépister et assurer le maintien de la santé bucco-dentaire
  • À établir un diagnostic
  • À concevoir une proposition thérapeutique
  • À réaliser les soins adaptés en conséquence
  • Les gestes de première urgence
  • Les objectifs de santé publique
  • Les règles juridiques, déontologiques et éthiques en lien avec leur futur métier
  • Les bases scientifiques qui fondent le métier

Ce tronc commun sera complété par des unités d’enseignements libres choisies par l’étudiant. Ces UE peuvent différer selon l’UFR de l’étudiant.

Ces UE libres peuvent rester dans le domaine de l’odontologie, orienter l’étudiant vers le domaine de la recherche ou appréhender un domaine particulier différent de l’odontologie.

 Afin de valider la 5e année, l’étudiant devra obtenir le Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique (CSCT) qui permet à l’étudiant de pouvoir lui-même prescrire des médicaments et produits de santé. Ce certificat l’autorise également à effectuer des remplacements de chirurgiens-dentistes pendant les vacances par exemple ou encore à être collaborateur d’un chirurgien-dentiste avec le titre d’étudiant adjoint.

Une fois ces années validées, l’étudiant obtiendra alors le Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Odontologiques (DFSAO) qui est reconnu au niveau Master.

L’internat d’odontologie

Différentes voies sont possibles au cours de ce 3e et dernier cycle :

  • Le cycle court d’une durée d’un an
  • Le cycle long d’une durée de 3 à 4 ans qui est accessible par concours

Le cycle court

Le cycle court a donc une durée d’un an qui sera divisé en deux semestres. Cette année sera consacré à la professionnalisation définitive de l’étudiant en vue d’une future pratique professionnelle autonome.

L’enseignement va comprendre un tronc commun :

  • Approfondissement disciplinaire
  • Santé publique
  • Insertion professionnelle
  • Préparation de la thèse

En addition du tronc commun, l’étudiant pourra suivre des unités d’enseignements optionnelles.

En plus de ces enseignements théoriques, l’étudiant accomplira des stages hospitaliers encadrés par des praticiens hospitaliers titulaires.

Ils peuvent également participer à des actions de prévention d’intérêt général ou de santé publique et accomplir des stages hors des structures hospitalières d’odontologie.

Mais surtout les étudiants doivent accomplir un stage actif d’initiation à la vie professionnelle auprès d’un chirurgien-dentiste qui sera maître de stage agréé.

Ce stage devra durer entre 200 et 250 heures et a pour but d’autonomiser l’étudiant. Ce sera également l’occasion pour lui de mettre en pratique toutes ses connaissances acquises au cours de son cursus.

À la fin du deuxième semestre et au plus tard à la fin de l’année civile qui suit la validation de ce cycle, l’étudiant devra soutenir une thèse devant un jury.

Le sujet de la thèse doit être approuvé par le directeur de l’UFR et peut porter sur :

  • L’analyse d’une thématique selon les principes de la médecine ou de l’odontologie fondée sur la preuve
  • La rédaction d’un protocole de recherche clinique ou d’une action de santé publique et/ou d’une présentation de résultat
  • Les activités réalisées au cours d’un stage dans une structure de recherche
  • L’analyse d’un ou plusieurs cas cliniques « originaux » ou de données extraites de dossiers médicaux
  • Une recherche expérimentale et/ou clinique
  • L’évaluation des pratiques professionnelles

Une fois sa thèse soutenue et validée, ses enseignements du cycle validés, l’étudiant reçoit le Diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire et valide ainsi un niveau Bac +6.

Le cycle long

Le cycle long se déroule en internat et permet d’accéder au titre de spécialiste. Le cycle long est accessible par concours car le nombre de places est restreint. Le concours d’internat en odontologie est organisé au niveau national, les étudiants peuvent s’y présenter à deux reprises. Les résultats du concours déterminent le choix de la spécialité et du CHU de rattachement.

Les étudiants admis au concours devront faire un choix selon leur rang entre 3 spécialités :

  • La chirurgie orale qui demande 4 nouvelles années d’études pour obtenir le diplôme d’études spécialisées en chirurgie orale (DESCO)
  • L’orthodontie qui demande 3 nouvelles années d’études pour obtenir le diplôme d’études spécialisées en orthopédie dentofaciale (DESODF)
  • La médecine bucco-dentaire qui demande également 3 nouvelles années d’études pour obtenir le diplôme d’études spécialisées en médecine bucco-dentaire (DESMBD)

Le nombre de postes par spécialité est défini par un numerus clausus. Par exemple, pour l’année 2018/2019, le nombre de postes à l’internat d’odontologie était de 110, répartis ainsi :

  • 52 places en orthodontie
  • 42 places en médecine bucco-dentaire
  • 16 places en chirurgie orale

 La formation des internes comprend un enseignement théorique dispensé par les UFR (cet enseignement peut même être commun à plusieurs UFR) et comprend également une formation clinique dans les services d’odontologie.

La formation clinique se compose de 6 stages hospitaliers (8 pour la chirurgie orale) d’un semestre chacun sous l’autorité du chef de pôle d’activité.

 Au terme de ce cycle, l’étudiant devra soutenir un mémoire et si celui-ci est validé, il obtiendra alors son diplôme d’études spécialisées.

Il devra par ailleurs soutenir sa thèse d’exercice afin d’obtenir le diplôme d’État (DE) de docteur en chirurgie dentaire, spécialiste qualifié.

Quel est le coût des études pour devenir dentiste ?

Les études des futurs dentistes sont gratuites en France, seuls seront à régler les frais de scolarité auprès de l’université ainsi parfois qu’un peu de matériel nécessaire au bon suivi des travaux pratiques.

Combien de temps dure les études dentaires ?

Les études d’odontologie se découpent ainsi en 3 cycles :

  • Le cycle DFGSO composé du PASS ou de la LAS et des 2e et 3e années
  • Le cycle DFSAO composé des 4e et 5e années
  • Le 3e cycle pouvant durer entre 1 et 4 ans suivant les choix de l’étudiant

Ainsi suivant la voie choisie par l’étudiant au 3e cycle, les études d’odontologie peuvent durer entre 6 et 9 ans.

Quelles sont les différentes facs de dentaire ?

Il existe en France 15 Unités de Formation et de Recherche (UFR) d’odontologie :

  • UFR d’odontologie de Brest – Université de Bretagne occidentale
  • UFR d’odontologie de Bordeaux – Université II – Victor Segalen
  • UFR d’odontologie de Clermont-Ferrand – Université d’Auvergne Clermont-Ferrand I
  • UFR d’odontologie de Lille – Université de Lille
  • UFR d’odontologie de Lyon – Université Claude-Bernard
  • UFR d’odontologie de Marseille – Université de la Méditerranée Aix-Marseille II
  • UFR d’odontologie de Montpellier – Université de Montpellier
  • UFR d’odontologie de Nancy – Université de Nancy
  • UFR d’odontologie de Nantes – Université de Nantes
  • UFR d’odontologie de Nice – Université de Nice Sophia Antipolis
  • UFR d’odontologie de Paris
  • UFR d’odontologie de Reims – Université de Reims Champagne-Ardenne
  • UFR d’odontologie de Rennes – Université de Rennes I
  • UFR d’odontologie de Strasbourg – Université de Strasbourg I – Louis Pasteur
  • UFR d’odontologie de Toulouse – Université Toulouse III – Paul Sabatier

Les spécialités de la chirurgie dentaire

En odontologie, certains titres permettent l’inscription sur la liste des spécialistes qualifiés :

  • l’orthopédie dento-faciale
  • la chirurgie orale
  • la médecine bucco-dentaire

L’orthopédie dento-faciale

L’orthopédie dento-faciale ou ODF concerne les malpositions dentaires et les décalages des mâchoires. C’est cette spécialité qui permet de devenir orthodontiste. Elle nécessite 4 années de formation complémentaire après les 6 années de chirurgie dentaire. L’orthodontiste peut alors réaliser des traitements par bagues traditionnelles, Invisalign ou d’orthodontie linguale.

La chirurgie orale

La chirurgie orale est une spécialité odonto-médico-chirurgicale dont la formation dure aussi 4 années. Elle regroupe par exemple les domaines d’intervention suivants :

  • l’implantologie orale
  • les urgences chirurgicales de la cavité buccale
  • le dépistage des tumeurs malignes de la muqueuse orale et des maxillaires

La médecine bucco-dentaire

Cette spécialité permet notamment la prise en charge des patients à risque, porteurs d’une ou plusieurs pathologies lourdes, et de diagnostiquer des pathologies bucco-dentaires.

Et l’assistante dentaire ou assistant dentaire ?

L’assistante dentaire ou l’assistant dentaire remplit une double fonction. La première : il ou elle a en charge le secrétariat et la gestion du cabinet dentaire. La seconde : il ou elle prodigue une aide technique et matérielle au chirurgien-dentiste lors des interventions. La formation d’assistante dentaire ou d’assistant dentaire implique 18 mois de formation en contrat de professionnalisation.

Quel est le salaire d’un chirurgien-dentiste ?

Un nombre conséquent de facteurs doit être considéré pour établir la rémunération d’un chirurgien-dentiste. Parmi ces facteurs figurent l’ancienneté du professionnel, le temps passé au cabinet, la capacité à exercer certains actes spécifiques, la taille de la clientèle ou encore la situation géographique.

Des écarts de revenus entre le dentiste libéral et le dentiste salarié

En 2016, un dentiste exerçant en libéral (soit la majorité d’entre eux) gagnait en moyenne et approximativement 6 100 € net mensuels. Sur la même période, un chirurgien-dentiste exerçant en salarié connaissait un salaire mensuel brut oscillant entre environ 2 800 € et 3 500 €.

Article rédigé par le Dr Kamioner, chirurgien-dentiste à Paris.